mercredi 21 avril 2010

Al fin encontramos La Paz

Quand j'arrive à La Paz au petit matin, il fait un peu frisquet. On est presque à 4000m d'altitude, et je suis content de voir qu'entre la gare de bus et l'hostal - à 20 bolivianos la nuit, 2,2€... - où je vais me poser quelques jours, ça ne fait que descendre. Je retrouve une partie du crew du salar pour un petit déjeuner aux petits oignons et on part sur le marché d'El Alto. El Alto, c'est cette ville qui est venue se greffer à La Paz, sur le plateau qui entoure le canyon dans lequel La Paz est tombée. Une ville pauvre, peuplée d'émigrants des campagnes environnantes venant chercher des jours meilleurs à la capitale, et qui croît à vitesse grand V. Le marché est gigantesque, les cholitas y vendent tout et n'importe quoi à un prix ridiculement bas. Et se donnent aussi en spectacle - d'un goût douteux -lors de combats de "lucha libre", le catch, tentant d'imiter Hulk Hogan, en habit traditionnel.
La Paz est une ville agréable, et je prends plaisir à m'y (re)poser quelques jours, à buller, à m'essouffler dans les rues en pente et à errer dans les marchés incessants, sous les yeux de l'Illimani, gigantesque - 6462m - qui semble tomber droit dans le Stade Olympique lorsqu'on le surprend depuis le mirador Killi Killi. Mais au bout de deux jours, la bougeotte: je tombe sans me faire mal sur German, un jeune catalan voyageur et fumeur, et on file dans la Cordillera Real, cette magnifique chaîne qui part de la Paz et s'étend vers le nord jusqu'a Sorata et la Cordillera de Apolobamba. On snobe le Huayna Potosí, l'autoroute vers un 6000m, trop trendy, trop couru, trop convenu. Et Francis - notre guide Aymara -, son fils et sa femme nous emmène au camp de base du Condoriri. Le lendemain, lever 2h, ambiance gros pull et mouffles, thé de coca à la frontale et on attaque l'ascension du Pequeño Alpamayo - qui ressemble à une homothétie près à son grand frère péruvien - sous les étoiles. Première émotion sur le glacier, premier chaussage de crampons pour German, qui fait connaissance. Puis on file vers le sommet, doucement. Le soleil sur lève et illumine le Huayna, au sud, tout près. On pète une chaussure, perd (quasiment) un piolet dans une crevasse - j'ai (quasiment) fait mon boulet - glisse dans le gaz de la dernière partie, à 60º, mais arrive finalement en haut, bien crevés. "Plus jamais une cigarette", me dit German; il s'en fumera une avant même de quitter la vue. Au nord-ouest, Illampu et Ancohuma dressent leurs sommets massifs; au nord-est, les Yungas sous une mer de nuages; le Huayna et L'Illimani, plus au sud. On profite du moment, tous les trois, on a les montagnes pour nous.
Le lendemain, rebelote, la Cabeza del Condor nous attend, malheureusement plutôt dans les nuages que dans la lune. Mais ça se dégage, et la partie glacier est un régal, vierge et sauvage, jusqu'à cette cheminée glacée qu'on ne pourra malheureusement pas terminer, la faute à pas de neige. Mais la Cabeza, on l'avait juste là, au-dessus de la tête...

vendredi 9 avril 2010

Edad media en las minas de Potosí

Cuando en 1545 llegan los españoles a lo que es ahora Potosí, se encuentran con un cerro mágico, repleto de plata: el Cerro Rico. "Potosí", del quechua "Poto", brotar: " Sí , está brotando plata del cerro!", explican los indígenas a los españoles. Durante dos siglos, se siguen extrayendo cuantiosas cantidades de plata, transportadas en llama y barco hasta España. A finales del siglo 18, Potosí cuenta con mas de 160 000 habitantes, más que París o Londres, y es una de las ciudades más ricas de suramérica: numerosos europeos emigran allí y viven en una obscena profusión de palacios y riqueza, mientras los indígenas trabajan jornadas continuas de 24 horas en la mina por una miseria. La hoja de coca, muy anclada en la cultura quechua andina, y declarada satánica algunos años antes dificultar el proselitismo católico, es rehabilitada por el Rey por su poder alimenticio y de alivio en el agotador trabajo de las minas, haciendo los mineros mas resistentes. Pero como para Ouro Preto en Brasil, la edad de "oro" se acaba, a principios del siglo 19: los yacimientos se quedan sin plata y la historia sigue, menos feliz: la ciudad empobrece rápidamente.
Hoy en día, Potosí es una ciudad pobre, a pesar de un hermoso centro colonial. 5000 mineros, organizados en cooperativas, siguen trabajando en el cerro, en busca de plata, estaño, plomo o zinc. Con escasos resultados. Me esperaba algo turístico y un poco falso, pero nada de eso: recorrer los tuneles de la mina es una experiencia atemorizadora y conmovedora: riesgo cotidiano, trabajo a mano, dinamita aleatoria. Los mineros tienen una mejilla deformada por la coca, se ponen hasta arriba de alcohol "bebible" a 96 grados, se enferman de silicosis y siguen adorando al Tío*, ese dios de la mina, inventado por los españoles para hacerles trabajar más. "The Devil's Miner", una película rodada en el 2006, cuenta la historia de un chico de 14 años, trabajando en la mina desde 4 años, con su hermanito, Todavía quedan algunos.

* "Tío" deriva de "Dios": ya que la "t" no existe en quechua, se transformó en "d"

mercredi 7 avril 2010

L'aventure organisée dans le salar d'Uyuni


Depuis San Pedro et quand on remonte vers le nord et la Bolivie, le Sud Lipes et le Salar d'Uyuni nous tendent les bras. Je retrouve donc 5 autres petits camarades mochileros dans une jeep un lundi matin et direction les plaines arides du sud bolivien, à plus de 4000m d'altitude. On passe la frontière peu après le départ, tout est organisé: p'tit déj, changement de véhicule et de chauffeur. On n'est pas vraiment les seuls d'ailleurs. J'ai un peu peur pour la suite après mon expérience Atacamène (ou Atacamoise, comme vous voulez). Mais en fait, les 4x4 se perdent dans l'immensité et on est plutôt tranquilles pour découvrir ces paysages magiques. Les lagunas - verde, blanca, colorada -, les formations rocheuses - las rocas de Dalí, el arbol de piedra -, les sommets tout autour, les étendues désertiques. C'est assez magique. Tout en écoutant un peu de Joaquin Sabina, l'ipod branché sur l'autoradio du jeep. En plus, oh chance, notre chauffeur est sympa, bon cuistot et conduit pas bourré, ce qui apparemment est rare dans le coin. Chance, 2ème: on sociabilise plutôt bien dans le groupe canado-quebéco-russo-norvégo-españolo-venezolano-français, et ça c'est pas toujours gagné, ya des boulets partout!
Le 3ème jour, et après une courte nuit dans un joli petit village, on entre, encore nuit noire, sur le salar: direction la Isla del Pescado. Petite erreur salutaire avec le changement d'heure, et nous arrivons en avance sur l'île. Bilan, pas de ticket d'entrée et l'endroit pour nous seuls; petite grimpette entre les cactus et impression d'absolu dans cette mer d'ouate salé, d'un blanc étincelant qui se colore de rouge, d'orangé au lever du soleil, féérique.
On passe un bon moment à imaginer des photos à deux bolivianos sur le salar, puis on file doucement jusqu'à Uyuni, qui vit encore tant bien que mal de l'exploitation saline. Et qui, tout autour, est jonchée de sacs plastiques qui dansent, balayés par le vent, prenant un malin plaisir a enlaidir un lieu jusque là si beau.

jeudi 1 avril 2010

Semana santa en San Pedro de Atacama

De Salta et sans avoir dormi, un bus m'emmène jusqu'à San Pedro de Atacama. A Purmamarca, où je me réveille juste, la bouche un peu pâteuse et le casque sur la tête, j'aperçois de la route le Cerro de los Siete Colores, resplendissant sous le ciel bleu. Ensuite, la route s'élève jusqu'au Paso de Jama, qui marque la frontière chilienne. Les paysages de la cordillère sont secs et magnifiques de couleurs ocres, jaunes, rouges; on oscille entre 4000 et 5000 d'altitude. Et puis brusquement, on tombe dans le désert, celui d'Atacama. San Pedro, en bordure du salar, est un joli pueblito planté un peu au milieu de nulle part, des maisons en adobe autour d'une place immaculée. A deux pas, le cône parfait du volcan Licancabur trône. Un beau site... pris d'assaut par les Santiaguinos pendant la semana santa. Et du coup, un plaisir un peu gâché pour découvrir les merveilles alentours:les mini bus se suivent un peu trop à mon goût sur la route du salar ou des magnifiques lagunas altiplanicas Miscanti y Miñiques. Et c'est carrément la foule dominicale, au petit matin, s'extasiant devant les volutes de fumée des geysers du Tatio, malgré le froid. Too much! J'enfourche un "beb"* et monte au dessus du Valle de la Luna, en fin de journée; je me paume un peu et rentre en pleine nuit noire, mais ce fut un petit bonheur de passer 3h seul sur ma selle. Et quelle vue! Flotter et bouquiner dans le lac salé, le lendemain, est une sensation plutôt drôle et redonne le sourire. Et le coucher du soleil sur le salar - un petit verre de pisco à la main -, le Licancabur embrasé dans le fond, l'instant carte postale du week-end.

*beb: terme toulousaing et finot désignant un vélo.