lundi 22 février 2010

A cidade do Rio


Même sans son carnaval, Rio est unique. Par son décor, magique, et son ambiance. Lovée entre un relief accidenté de montagnes verdoyantes et une succession de plages et de baies magnifiques. Au sud, les quartiers de Leblon et Ipanema se serrent l'un contre l'autre le long de la plage du même nom. De part et d'autre, le morro Dos Irmãos et le morro Arpoador encadrent la tableau. Le soir, les joggers prennent d'assaut le bord de mer - le culte du corps à Rio, c'est vrai! -, les beach-volleyeurs s'emparent des nombreux terrains de la plage, alors que quelques musiciens entonnent des airs de bossa nova au coucher du soleil:" Olha que coisa mais linda, Mais cheia de graça, É ela menina, Que vem e que passa ,Num doce balanço, a caminho do mar". De l'autre côté, à l'est, s'étend le quartier de Copacabana, le long de la courbe de carte postale de l'autre plage célèbre. Un quartier plus populaire, et trop densément peuplé (plus de 62000 personnes au km2!), dominé à l'est par le morro de Urca et son grand frère, le Pão de Açúcar, qui offre des vues imprenables sur la ville. Plus au nord, en se rapprochant du centre, se succèdent Botafogo, Flamengo - deux des 4 grands clubs de fútbol de Rio, avec Vasco de Gama et Fluminense -, Catete, Gloria, quartiers de classe moyenne carioca. Avec un gros faible pour Santa Tereza, perché sur sa colline, un quartier d'artistes aux étroites rues pavées et à l'architecture coloniale portugaise délabrée.
Le Christ Rédempteur, 38m de haut, trône en haut du Corcovado depuis 1937, à 710m d'altitude, et protège la ville dans une posture accueillante et apaisée, bras grand ouverts. Derrière lui la fôret tropicale reprend ses droits et la Florestea de Tijuca s'étend vers l'intérieur.
Difficile de comprendre pourquoi les portugais ne s'emparèrent pas du lieu au mois de janvier ("Janeiro") 1502, lorsqu'ils arrivèrent pour la première fois, et donnèrent son nom erroné à la ville, pensant que la Baia de Guanabara était un rivière ("Rio"). Ce sont finalement les français qui les premiers s'installeront vraiment à Rio en 1555, avant d'être attaqué en 1560 par Mem de Sá, 3ème gouverneur du Brésil et de finalement repasser aux mains des lusitaniens an 1567.

dimanche 14 février 2010

O Carnaval de Rio, part 2!


Le pendant officiel des blocos, c'est le défilé des écoles de samba. Tout simplement démesuré et magique. Les écoles - chacune représente une favela de la ville - défilent pendant deux nuits dans l'enceinte du Sambódromo, dans un délire de costumes, couleurs, danses et musiques. Tout est superlatif: 14 écoles - celles de la première division -, 3000 figurants au moins par école, des centaines de chars géniaux, des batucadas gigantesques, des millions de Réais dépensés, des mois de travail et de répétitions - "ensaios" - pour les participants. Et l'orgueil, la fierté des cariocas les plus pauvres, oubliant les vies difficiles dans les quartiers et au centre du monde pendant quelques heures. "Le carnaval, soupape de sécurité du Brésil", disent les mauvaises langues. Il y a peut-être un peu de vrai. Chaque école dispose donc d'un peu plus d'une heure pour exposer un thème ("enredo") choisi librement, développé à travers une succession de danseurs déguisés, chars allégoriques ("carros alegóricos") organisés en sections ("alas") déclinant le thème. Une samba est composée, expression accrocheuse, rythmique et poétique de l'enredo, dont le tempo est maintenu par la batucada et entraîne les milliers de spectateurs qui ne peuvent plus rester assis.
Dimanche soir, je suis au Sambódromo; Unidos da tijuca et son thème "C'est secret" - mystères et secrets mythologiques et de l'humanité en général - crèvent l'écran. Leur char des jardins de Babylone, leur cheval de Troyes, leur Spiderman et leur hommage à Michael Jakcson, époustouflant! Beija Flore, une des favorites, se défend aussi. Le mercredi suivant, le jury délibère: Unidos da Tijuca remporte la couronne de Rio, pour la première fois depuis 1936!

O Carnaval de Rio, part 1!


Cinq jours avant le mercredi des cendres, le maire de Rio donne les clefs de la ville au roi Momo, le "roi du désordre", et c'est le début de la fête. Pendant cinq jours, officiellement, mais en réalité, ça s'étend joyeusement avant et après. Et le carnaval, c'est principalement dans la rue: une grande fête populaire, déguisements, bonne humeur, musique et danse. Tout - ou presque - s'organise autour des blocos. Un bloco, koi kes? Un camion aménagé sur lequel est montée une sono et un ou plusieurs "puxadores" - chanteurs - entonnant les airs de samba, suivi d'une batucada - groupe de percussions brésiliennes; un lieu et une heure de rencontre dans un quartier, où se rassemblent des milliers de personnes, cariocas, touristes, déguisés ou non: c'est la concentracao; un parcours de deux ou trois heures, parfois plus, dans la ville. C'est parti: ça chante, ça danse la samba, ça transpire la bière - en février à Rio il fait chaud! Le bloco avance et la cortège suit. Chaque bloco a un thème de samba qui lui est propre - o "enredo" - et fait sa réputation. Il faut arriver à prendre le rythme: les blocos s'enchaînent toute la journée, dès 8h du matin jusqu'à la nuit tombée: "Simpatia e Quase Amor", le long de la plage d'Ipanema; a "Orquestra Voadora" et ses reprises jazz et funk sur l'Aterro de Flamengo; As "Carmelitas", qui descend les rues pavées du quartier historique de Santa Teresa. C'est bon enfant, convivial, métissé, coloré et les cariocas n'y sont pas pour rien. Rio me rappelle la Colombie!
Le soir et la nuit - après la sieste donc - l'´picentre de la fête déplace vers Lapa, sous les arches du viaduc: musique et concerts dans la rue, les bars; on arrive même à trouver de la salsa au milieu de l'hégémonique samba!
Et le lendemain? On r'met ça, on a signé pour cinq jours!

samedi 6 février 2010

Val Paraíso


Arriver au Chili, après l'Equateur et le nord du Pérou, c'est presque rentrer en Europe du sud. Santiago est une grande capitale, moderne et besogneuse. Et même si les Andes et ses sommets à plus de 6000m sont à deux pas d'ici - moins de 200km - l'impression est très méditerranéenne: la lumière, le bleu pur du ciel, les fruits aussi - mes premières pêches sud américaines, des melons délicieux, les pommes, les raisins. Et la population, gentiment mestiza; 90% des chiliens sont métisses, mais l’impression d'ensemble est plutôt uniforme, les types, les couleurs sont beaucoup moins variés que plus au nord. La visite de Santiago est rapide: Plaza de armas, Palacio de la Monedad - partiellement détruit en 1973 pendant le coup d'état militaire -, le barrio Brasil. La ville manque de charmes: trop plate, trop grande, tirée au cordeau. Apparemment, elle a tout laissé à Valparaíso, 150km plus au nord, ville portuaire fondée en 1542, et à l'activité maritime sur le déclin depuis le développement du gigantesque port de marchandise de Santiago, San Antonio. Et même si presque rien de demeure de la ville coloniale - la faute à un passé tragique: pirates, tremblements de terre, tempêtes -, le site, lui, n'a pas bougé: une immense baie dominée par ces innombrables collines qui lorgnent et veillent sur la ville basse. Les cerros - collines -, urbanisés au fur et à mesure, sans plans et selon l'humeur, sont un dédale de ruelles et de couleurs. El Cerro Concepción devient même très bobo, avec ses bars culturels et ses restos gourmets. La "noche" de Valparaíso, elle aussi semble s'être stoppée quelques décénies en arrière: musique traditionnelle au Cinzano, puis direction la Casa de la cueca - danse de foulard traditionnelle chilienne, cousine de la marinera péruvienne - pour un concert inédit et quelques pas hésitants. Depuis La Sebastiana, sa maison de la calle Alemania, Pablo Neruda, avait une vue imprenable sur toute la baie. Un lieu calme et apaisant, propice à l'évasion poétique et à l'ecriture de nombreaux vers, qui lui vaudront la prix Nobel de litterature en 1970. Avant de mourir, quelques jours seulement après le coup d'état de Pinochet, le 11 septembre 1973 et d'être enterré dans sa maison d'Isla Negra, celle qui aura vu naître cette amitié complice avec le fameux "Cartero", en quête d’inspiration.

mardi 2 février 2010

¿Lima la horrible*?


No sé, no es para tanto. Es inmensa, contaminada y su tráfico es un quilombo. Pero tiene un centro colonial - sin ser el de Quito - lindo, con plazas imponentes; con unas criptas hechas museo, las del convento de San Francisco, escalofriantes: los restos funerarios, o sea los huesos, de 25000 difuntos, agrupados en fosas comunes y ordenados: cráneos de un lado, tibias y peronés juntos, etc... a mi me pareció profanación pero la guía me explicó que no; y hasta un Chinatown!
Fuera del centro, los barrios nuevos de Miraflores y San Isidro se extienden hasta los acantilados que caen en el océano. Boutiques "chic", restaurantes internacionales, cines. El paseo marítimo de Miraflores podría ser California: corredores en forma, patines, parapentes despegando y surfistas agarrando olas más abajo. En San Isidro, excelente jazz en vivo, un lunes por la noche! ¿Lima, horrible? No, y aburrida tampoco.

* O "Lima la fea", su epíteto habitual.

lundi 1 février 2010

El Egipto de las Américas


Al norte de Perú, es el apodo que se le suele dar, testimonio de la riqueza arqueológica pré-inca que esconde: Chiclayo, Trujillo, Chachapoyas, Chavín de Huantar, a menudo dejados de lado por los viajeros, apresurados por llegar al sur. Una lastima. Los vestigios de las culturas Chimu y Moche en Trujillo dejan boquiabiertos. Los Moches, entre 100 y 900DC construyeron allí sus monumentales templos funerarios Huaca del Sol y de la Luna. Pirámides en las que cada estado de desarrollo anterior de la dinastía estaba enterrado con ladrillos de adobe, erigiéndose encima de él una planta aún más amplia y majestuosa, dándoles ahora dolores de cabeza a los arqueólogos, que no saben como excavar sin destruir. Poco después de que llegaron a su fin, a su decadencia – sequía de 30 años, inundaciones devastadoras, EL Niño seguramente tuvo su parte de culpa -, nació la civilización Chimu, que dejo en Trujillo la ciudad pré-hispánica más grande de Perú: Chán-Chán, maravillosa obra de barro de 20km2. Antes de ser conquistados por los Incas y Túpac Yupanqui, en 1450.