dimanche 20 décembre 2009

Vestiges magiques de San Agustín


Popayán est une jolie ville coloniale du sud de la Colombie, fondée en 1536, connue pour son architecture riche et ses maisons immaculées, mais surtout pour son université qui a donné au pays pas moins de 11 présidents. A quelques kilomètres - et de nombreuses heures de bus!- au sud est, s´étendent les vestiges pré-colombiens de San Agustín: des statues de pierre pouvant atteindre 4m de haut, représentant guerriers, divinités animales - jaguar, hiboux - ou encore scènes de sacrifices humains. On sait peu des civilisations qui, entre 3300BC et 1200AC, nous ont laissé ce patrimoine. Mais je me demande si Luc Besson n´a pas pompé sur certaines statues pour imaginer les extraterrestres arrivant en 1914 dans le désert d´Egypte au début du 5ème Élément... trouvez pas???

jeudi 10 décembre 2009

Bogotá, Medellín & Cali: 3 facettes de Colombie


Intriguante Bogotá

23h: arrivée à Bogotá, il fait nuit et froid. La Candelaria, le centre historique de la ville, est grise, sombre et semble bien vide. Les rues étroites, bordées de maisons coloniales basses, délabrées et dans lesquelles s'engouffrent des courants d'air trop rafraîchissants respirent plutôt l'inhospitalité. Difficile de se sentir dans l'hypercentre d'une des plus grandes mégalopoles d'Amérique du Sud.

Dès le lendemain, les impressions changent du tout au tout. Autour de la monumentale Plaza Bolívar, protégée par le bienveillant Cerro Monserrate, des rues commerçantes et piétonnes joyeusement bondées de Bogotanos d'humeur badine avant les fêtes de Noël; Uribe a ses appartements juste derrière, dans l'impressionnant et - encore - monumental quartier ministériel, moderne et ultra protégé. Tôt le matin, la fourmillière se met en branle, une agitation très européenne secoue la ville déjà bien réveillée: costumes-cravates et tailleurs impécables se succèdent dans le Transmilenio - le réseau de bus dernier cri mis en place par la municipalité - et se dispersent d'un pas décidé. La Candelaria scintille aux lueurs du matin, surtout dans les ruelles pentues et colorées au nord de la Plaza Bolívar, dans lesquelles on s'essouffle à chercher les sculptures du fameux cordonnier, perdues ici et là sur les toits des maisons du quartier. Les rondeurs génereuses des peintures de la fondation Botero, les merveilles précolombiennes du museo del oro et la rumba achèvent de me convraincre: Bogotá est intriguante mais très attachante.


Medellín la sophistiquée

Medellín a tout à pouver et beaucoup à se faire pardonner, et ça se voit! Plaque tournante de l'économie de la drogue jusqu'en 1993 et la mort de Pablo Escobar - tué dans sa fuite par un policier après 499 jours de cavale (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pablo_Escobar) - que certains ici considéraient comme le Robin des Bois d'Antioquia, la ville a vécu des années noires de violence: la "ley del plomo", la loi du 'plomb était de rigueur.
Aujourd'hui, et même si le centre peut encore être dangereux, la ville s'est résolument tournée vers l'avenir. Industries diversifiées, réseau de métro moderne - et télépherique au-dessus dfes favelas du quartier Jean XXIII (sic!) -, et surtout un quartier ultra branché qui illustre ce rêve colombien : El Poblado. Une succession de boutiques, résidences, cafés, bars, restaurants et boîtes dans un quartier neuf, sans insécurité et deux fois plus cher que partout ailleurs en Colombie. La fierté de toute une ville, qui peut enfin profiter librement de la vie après des années de terreur. Et l'aubaine pour les backpackers grinpos en manque de fête, qui s'entassent dans les nombreux party hostals - et n'en sortent malheureusement parfois pas souvent.. - qui ont poussé comme des champignons ici depuis en moins de 3 ans.


Cali la salsera

Cali est réputée pour sa chaleur humide et ses rues poussiéreuses. Mais ici, tout est "caliente": les journées, les nuits, la bouffe, la danse, les relations. Et le quartier historique de San Antonio, dominée par l'église éponyme perchée en haut de la butte, un chouette nid pour rester piéger quelques jours.
Ici la salsa est une religion - la "caleña", differente de la "cubana". Et la fierté de la ville, (auto?) déclarée capitale mondiale de la salsa. ELle s'écoute à tous les coins de rues, sonne dans les cafés, accompagne les lèche-vitrines dans les boutiques; les classiques de Hector Lavoe ou du Gran Combo de Puerto Rico sont fredonnés, souvent connus par coeur. Tous les soirs de la semaine, un lieu rassemble les salseros. Et quand vient le week-end, c'est la grande rumba. A Mengas, sur la Sexta Avenidad ou à Juanchito, les hanches se déhanchent et les vueltas s'enchaînent. La ville respire, transpire la danse jusqu'à l'aube, avant de s'offrir quelques heures de repos le dimanche après-midi à Pance, au bord de la rivière: barbecue, musique et baignades en famille ou entre amis. Du coup, une seule envie: récupérer et s'éterniser un petit peu, perfectionner ses enchaînements, déambuler le long de l'alumbrado navideño qui décore le río Cali et remettre ça le week end suivant, vendredi à La Fuente ou au Tin Tin Deo, samedi à Changô ou au Titirifué.