dimanche 13 juin 2010

Le nordeste brésilien

Après les Andes et l'Amazonie, on aspire à des contrées moins hostiles, plus accueillantes. Et ça tombe plutôt bien, le Nordeste brasileiro n'est plus très loin. Première étape, Belém; on ne sait pas trop à quoi s'attendre en y arrivant en avion depuis Manaus. Malgré la ville assoupie en ce jeudi férié, on se remplit la panse de recettes locales sur les docks réaménagés: tacaca, farofa, pirarucupato no tucupi; et on se promène, en sirotant des jus de fruits tropicaux inconnus, dans le mercado Ver-o-Peso*, ancien marché aux esclaves débarqués d'Afrique, mais aussi fascinant marché de fruits, épices, remèdes, légumes et animaux du front de mer. Après une nuit dans le bus, une de plus, Sao Luis. Fondée par des français en 1612, la France y garde bonne presse puisqu'elle n'usa pas de l'esclavage, avant de se faire déloger dès 1614 par les portugais, inquiets pour leur suprématie au Brésil. On se faufile entre les gouttes en arrivant le matin, mais les ruelles pavées défraîchies et colorées du centre, paradis des rastas - la plus grande communauté au Brésil -, charment tout de suite. Et c'est encore mieux lorsque le soir démarrent les "festas juninas de Sao Joao". Ça grouille de monde dans la rue et ça avale des caipirinhas dans une ambiance festive; concerts de samba, défilés, c'est presque carnaval. Et le lendemain, la gueule de bois quand on part aux aurores pour les Lençois Maranhenses, ce désert truffé de lacs, paysage superbe complètement surréaliste. 
Et à partir de là, c'est Brasil Plage: Jericoacoara, havre de tranquillité perdu derrière les dunes, dans lequel on se cache pendant quelques jours. Palmiers, capoeira**, planche à voile, caipi - rinhas ou roskas -, couchers de soleil, galopades à cheval, forró - musique et danse syncopée du nordeste. Puis Praia da Pipa, juste au sud de Natal. Et l'ambiance y reste tout aussi détendue, malgré les débuts ridicules des Bleus dans la Copa do Mundo, qui font bien rire les brésiliens, encore vexés par 1998 et 2006.


* littéralement "Voir le Poids" du temps ou les portugais contrôlaient le poids des marchandises pour mieux les taxer
** art martial d'origine afro-brésilienne devenu petit à petit danse acrobatique effectuée en musique - clappement de mains et Berimbau -, pour masquer son caractère martial lors de la période esclavagiste. 

mercredi 2 juin 2010

Proudest monkey*

Manaus, c'est une ancienne gloire du caoutchouc. La ville revêt encore sa splendeur passée du début du siècle par endroits: la copie parisienne du marché des halles, le port flottant qui encaisse sans sourciller les variations de niveau de l’Amazonas - jusqu’a 14m entre saison humide et sèche; et surtout le teatro Amazonas, magnifique opéra dont la construction aura nécessité d'acheminer par bateau des 4 coins du monde le bois, les ferrures, les colonnes, les toiles peintes. Et qui reste la fierté de la ville.
La foret amazonienne s'étend tout autour. On part vers le sud pour la visiter, sur le Rio Juma. Et on s'enfile dans cet enfer vert après avoir traversé le curieux "encontro das aguas", la rencontre des eaux claires du Rio Solimoes (le nom de l'Amazone au nord de Manaus) et des eaux noires du Rio Negro, qui vient du nord, qui ne se mélangent pas immédiatement et glissent l'une contre l'autre pendant quelques centaines de mètres**.
Autour du lodge, c'est le dépaysement; des bras de rivières un peu partout, quelques habitations sur pilotis, et la foret, inondée - iguapós - ou non. Le niveau de l'eau est encore très haut. Pendant 3 jours, on profite donc de la foret - finalement pas trop infernale -, et on la découvre avec notre guide Sammy, qui la connaît comme sa poche. Orpailleur en Guyane Anglaise, au Brésil, mule, il l'a traversée, s'y est caché, y a - tout - vécu, y a survécu. Il nous raconte les plantes, les remèdes, trouve de l'eau ou de la quinine dans les troncs d'arbre, nous fait manger des vers au goût de coco et des fruits délicieux, nous montre les lentilles naturelles d'un caïman - qui lui permettent de voir sous l'eau - et l'endort en lui caressant la peau du ventre. Bref, on apprend en s'amusant - tiens, ça sonne comme un slogan connu ça. On pêche du piranha, on se gave de poissons amazoniens, on guette les dauphins d'eau douce, on campe dans la jungle. Et on arrive finalement a voir quelques singes, qui se baladent en haut des branches. Pour le paresseux, on repassera par contre, et j'en suis bien navré! La foret, c'est une ambiance, c'est dense. Les animaux sont là, on les entend - les singes hurleurs te réveillent même la nuit. Mais ils sont fiers et ne sortent pas toujours le bout de leur nez pour prendre la pose.

* Proudest monkey
** En raison des différences de température, densité et vitesse (pour les geek de méca flu..)

vendredi 28 mai 2010

Brasil, narcotrafico y trullo*

La lancha que me lleva hasta la frontera desde Iquitos no deja ver gran cosa, deslizamos rápido sobre el agua, empujados por los caballos del motor. Pero el Amazonas, voy a tener 3 días para verlo tranquilamente entre Tabatinga y Manaus, tirado en mi hamaca, bebiendo cachaça a sorbitos, escuchando Forró y haciendo sociales con los brasileños. En 10 horas estamos en Santa Rosa, le ciudad fronteriza peruana. Formalidades de salida y ya estoy en Brasil, tudo bem! Esta misma noche, duermo en... Colombia, ya que esto es un punto triple: Tabatinga - Brasil - y Leticia - Colombia - son en realidad una misma ciudad, y uno puede moverse de la una a la otra casi sin darse cuenta que cruza alguna frontera. Kumis y vallenato, reminiscencias del pasado mes de noviembre!
En la fila del barco para Manaus, no bromean con los controles de policía: mucha droga se mueve por aquí, este parece ser una frontera estratégica. Mochilas abiertas en fila, cada prenda, cada bolsillo es escrutado; los perros olfatean todo. Y allí es cuando se va todo al carajo: recuerdo tener algunas hojas de coca desde el Machu Picchu, regaladas por una cholita por haberla ayudado a llevar algunos de sus bolsos. Dos semanas sin usarlas, se me había olvidado que las tenia en un bolsillo de la mochila. Las saco y se las entrego al militar enseguida, explicándole todo y pensando que esto seguirá su rumbo después de algunas amonestaciones... Que va. Enseguida también, él se pone de lo más chulo y enseña orgullosamente a sus coleguitas la mercancía, explicando lo que es de manera dudosa. Que bueno, han pillado a alguien, van a poder justificar su utilidad aquí, van a poder probar que no se tiran todo el día sin dar ni un palo al agua. Y con un poco de suerte no reducen las guarniciones el año que viene. De repente parezco ser el Escobar de Tabatinga. Me sacan de la fila y me llevan a la policía.¨Usted en barco no se ira hoy, le tienen que audicionar en la policía¨. Como?? Por un puñado de hojas mas secas que el Manzanares? Que coño! Intento hablar, explicar, pero no quieren saber nada. Y la verdad, mi portugués básico ayuda, pero no tanto. Tres gabachos más se unen - cuantos más, más divertido - y nos tiramos todo el día en la comisaría. Al día siguiente, nos presentamos delante de la juez, que tiene un escote mas profundo que el canyon del Colca; nos explica que faltando el fiscal tendremos que quedarnos hasta el 7 de junio - hoy es 27 de mayo. Blandine - que solo tenía caramelos de coca comprados en el duty free del aeropuerto de Lima!! - rompe en llantos y sin saberlo desbloquea la situación; la juez le coge cariño, llama al fiscal y acuerda con él tramitar el caso sola, sin esperarle. Por fin parece que no dirigimos a alguien sensato, y se agradece. Al día siguiente, después de juzgarnos, nos sermonea sobre lo malo que son las hojas de coca - pero se queda corta cuando le pregunto si les compra Coca-Cola a sus hijos - y nos deja libres. Sin multa ni na! Hasta me siento afortunado en ese momento! Justo a tiempo para saltar en el avión para Manaus y encontrar allí a mi hermanita que llega ese mismo día por la noche desde Francia.
Pero eso sí, maldita cholita!

*bueno, "trullo" no, pero venía bien para la dramaturgia y la rima...

jeudi 20 mai 2010

Huayhuash, Into the wild

Je pars tout seul dans la Huayhuash, en Rémi. Pas trop le temps d´attendre d´éventuels compagnons qui parfois tardent à se montrer où n´apparaissent jamais. Je trouve une tente, une gamelle, du gaz, une carte au 1/50000ème, fais le tour du marché et alourdis copieusement mon sac avec de quoi manger pendant 5 jours. Et je saute dans un bus pour Llamac le lendemain matin, avant même les aurores. La Huayhuash est assez reculée et depuis Huaraz et la Cordillera Blanca, quelques heures cahotiques de ¨colectivo¨ emmènent au fond de la vallée. Moises, le chauffeur, me laisse dans une courbe, ¨le sentier commence ici¨. Je commence à gambader, personne alentour, la montagne à moi. En passant du côté oriental de la cordillère, les paysages se font plus alpins et les glaciers apparaissent; les lapins et marmottes se carapatent lorsque je m´approche alors que les vaches et les chevaux m´observent curieusement. Premier campement: laguna de Mitucocha, au pied du Mituraju et Jirishanca, magnifique. Et encore mieux avec les lueurs du matin, lorsque je plie mon baluchon et continue ma route. A midi, je tombe sur la laguna de Carhuacocha; autour, quelques communautés travaillent la terre et entretiennent les chemins. Au fond,le Yerupaja chico et son grand frère, qui domine la Huayhuash à 6617m. Un petit coin de paradis. Luis Enrique et Calin, deux jeunes frangins, me racontent un peu leur vie ici, coupés du monde. Je continue, passe au pied du Siula Grande, où Joe simpson faillit y passer - Touching the Void, http://en.wikipedia.org/wiki/Touching_the_Void . A la nuit tombante, je suis content de voir se dessiner un peu plus bas le campement de Huayhuash. Le lendemain matin, variante, et qui dit variante dit je me paume un peu bien sûr; c´est plus fun comme ça quand même. Le Cerro Cuyoc, gigantesque dent verticale de roche, couverte de glace, trône de l´autre côté, dominant Huanacpatay; elle me fait penser au Fitz Roy, ou aux Torres del Paine. A Huayllapa, je dors chez Dorila et sa fille Jenny, me régale de leur pollo saltado et file des 6h de matin sur leurs conseils afin de ne pas payer les 35 soles de péage de la communauté locale... Dernière journée de marche; Benedicto me convie à manger à midi, fromage et pommes de terre; je l´invite à un café, il est passionné par le camping gaz. Le soir, dernier campement, Jahuacocha. Et c´est encore très beau. On ne s´en lasse pas, décidément.

lundi 17 mai 2010

A los Incas les molan las terrazas

Al Machu Picchu, te clavan, incluso antes de llegar. Nada más que para el tren, los cabrones. Otra vez los chilenos, esos mismos que les dieron tanta lata a los peruanos durante la Guerra del Pacifico y que ahora se aprovechan de nosotros, los turistas. Llaman la empresa PeruRail, pero por burlones. Y te cobran más o menos 1 US$ por km, entre Piscacucho, a pocos kilometros mas allá de Ollantaytambo, en el Valle Sagrado, y Aguas Calientes, al pie de la ciudadela. Un disparate vergonzozo que me negue a pagar; y a los rebeldes de pacotilla - los tacanos?? -, lo unico que nos queda, es darle la vuelta a la montaña y al valle del Machu Picchu: un viajecito en bus y combi de unas 6 horitas hasta los pueblos de Santa María  - casi ya en le selva! - y Santa Teresa, la travesía en tirolina del río Urubamba - jalado por un buen hombre por 1 sol -seguiditos por una caminata de unas 2h y media a lo largo de la vía del tren, para por fin llegar al anochecer a Aguas Calientes, un pueblo bien feucho, que podría parecer una estación de esquí alpina diseñada en los ochenta - bueno, seguro me apareceio más feo por el cansancio.
Pero claro, al día siguiente, todo cambia. A las 3h30 de la madrugada, a caminar para arriba, hasta la fortaleza; es que el lugar se merece un poco, y por eso los españoles ni se enteraron de su existencia - fue descubierto en 1911 por un tal Hiram Bingham, arqueologo americano, bajo las indicaciones de campesinos quechuas de la zona. Al entrar en la todavía penumbre de la noche, el lugar es totalmente fantastico y misterioso, por su belleza y su ubicación, este valle de montañas verdes tan inasequibles y remotas. El día difunde poco a poco sus tenues rayos en todo el recinto, hasta derrochar la luz deslumbrante pocas horas despues, con ese cielo tan azul. Que impresionantes esas terrazas, agricolas o de viviendas, que corren a lo largo, a lo ancho, y no llegan a contarse bien, por numerosas, cuando se mira con vertigo hacia abajo o se levanta la cabeza. En Pisac tambien dejan boquiabiertos, mientras las de Moray desconciertan. Y luego, llama la atención la grandeza, el tamaño del lugar. Las perspectivas tan variadas que se pueden disfrutar, perdiendose en los rincones de las templos, de las calles y salas, subiendo - arrecha la subidita!! - arriba del Huayna Picchu - la "montaña joven", al contrario del Machu Picchu, la "montaña vieja" o alejandose hasta la Puerta del Sol - otra, no la del Oso del Madroño no seais tontos. Un lugar impresionante, único, pese a la numerosa gente. Hasta a los ruidosos grupos de niños peruanos de la escuela les cogí cariño en algunos momentos: cuando me colaba a escuchar las explicaciones de las maestras sobre el Intihuatana y demás templos, y me imaginaba a los Incas leyendo las estrellas o haciendo señas de humo y de luz para comunicarse con el Cuzco.

* en el Valle Sagrado

mercredi 5 mai 2010

"Sous le Soleil" dans le Colca

Arequipa, une autre ville Blanche, après Mompós, après Sucre, après beaucoup d'autres. Dominée par le Misti  - des volcans, encore des volcans, et oui, on est dans les Andes, elles remontent jusqu'à Mérida, au Vénézuela - et son cône enneigé parfait. Et ses jolies rues coloniales, qui amènent jusqu'au Convento de Santa Catalina, véritable citadelle dans la ville, où les jeunes adulescentes espagnoles, contre une dotte bien fournie de leur famille, venaient se faire nonnes dès le 17eme.
A quelques encablures, le canyon del Colca, et son jumeau, celui del Cotahuasi, les plus profonds du monde. Où vivaient, avant l'arrivée - plutôt pacifique - des Incas, Cabanas et Collaguas. Les premiers kilomètres depuis Chivay jusqu'à Yanque, le canyon est plutôt une vallée, cultivée par les pueblos du coin. Puis le rio Colca creuse la gorge, les terrassements agricoles apparaissent, optimisant les surfaces cultivables. Et, agrément collatéral, dégageant une superbe palette d'ombres et de couleurs, verts, jaune, rouges. A Cabanaconde, perché sur la rive est du canyon, le sentier tombe: 3h de descente bien raide, une chaleur sèche et pas trop de camarades de "cordée", à part cette cholita surchargée qui descend...et remonte de l'autre côté déposer son fardas dans un village perdu. Elle avance doucement et quand on la dépasse, on se demande avec German si elle arrivera un jour. En bas, Llahuar est notre salut, un petit coin de paradis, un hospedaje monté de toutes pièces par un arequipeño 8 ans en arrière avec les moyens du bord, surplombant la rivière. Et pendant qu'il nous pêche la truite du soir, on se glisse dans les eaux thermales à deux pas de là.
Le lendemain, balade dans le canyon, sur l'autre versant. D'autres perspectives, d'autres couleurs - celles du lever - d'autres pueblos. La cochinilla* blanchit les cactus de la zone, de l'or blanc pour les locaux: ramassée à la petite cuillère, elle est séchée et vendue 200US$ le kg!! Puis on se fait un Gringo Time dans les piscines de Sangalle, l'oasis un peu tout much fiché dans le fond du canyon. Avant les 1200m de remontée "Sous le Soleil" jusqu'a Cabanaconde, une bière dans une Bonne Auberge et un match de Copa Libertadores entre Alianza Lima et la U de Chile, qui terminera en psycho-drame avec l'élimination polémique d'Alianza. Le Pérou n'ira pas à la coupe du monde, mais le foot, ici aussi, c'est sérieux - surtout contre les chiliens.

*la cochinilla, ce petit hémiptère (Hhhhmmm??) utilisé par les communautés andines comme pigment textil (couleurs rouge, violet, orange, gris, noir)  http://es.wikipedia.org/wiki/Dactylopius_coccus

mercredi 21 avril 2010

Al fin encontramos La Paz

Quand j'arrive à La Paz au petit matin, il fait un peu frisquet. On est presque à 4000m d'altitude, et je suis content de voir qu'entre la gare de bus et l'hostal - à 20 bolivianos la nuit, 2,2€... - où je vais me poser quelques jours, ça ne fait que descendre. Je retrouve une partie du crew du salar pour un petit déjeuner aux petits oignons et on part sur le marché d'El Alto. El Alto, c'est cette ville qui est venue se greffer à La Paz, sur le plateau qui entoure le canyon dans lequel La Paz est tombée. Une ville pauvre, peuplée d'émigrants des campagnes environnantes venant chercher des jours meilleurs à la capitale, et qui croît à vitesse grand V. Le marché est gigantesque, les cholitas y vendent tout et n'importe quoi à un prix ridiculement bas. Et se donnent aussi en spectacle - d'un goût douteux -lors de combats de "lucha libre", le catch, tentant d'imiter Hulk Hogan, en habit traditionnel.
La Paz est une ville agréable, et je prends plaisir à m'y (re)poser quelques jours, à buller, à m'essouffler dans les rues en pente et à errer dans les marchés incessants, sous les yeux de l'Illimani, gigantesque - 6462m - qui semble tomber droit dans le Stade Olympique lorsqu'on le surprend depuis le mirador Killi Killi. Mais au bout de deux jours, la bougeotte: je tombe sans me faire mal sur German, un jeune catalan voyageur et fumeur, et on file dans la Cordillera Real, cette magnifique chaîne qui part de la Paz et s'étend vers le nord jusqu'a Sorata et la Cordillera de Apolobamba. On snobe le Huayna Potosí, l'autoroute vers un 6000m, trop trendy, trop couru, trop convenu. Et Francis - notre guide Aymara -, son fils et sa femme nous emmène au camp de base du Condoriri. Le lendemain, lever 2h, ambiance gros pull et mouffles, thé de coca à la frontale et on attaque l'ascension du Pequeño Alpamayo - qui ressemble à une homothétie près à son grand frère péruvien - sous les étoiles. Première émotion sur le glacier, premier chaussage de crampons pour German, qui fait connaissance. Puis on file vers le sommet, doucement. Le soleil sur lève et illumine le Huayna, au sud, tout près. On pète une chaussure, perd (quasiment) un piolet dans une crevasse - j'ai (quasiment) fait mon boulet - glisse dans le gaz de la dernière partie, à 60º, mais arrive finalement en haut, bien crevés. "Plus jamais une cigarette", me dit German; il s'en fumera une avant même de quitter la vue. Au nord-ouest, Illampu et Ancohuma dressent leurs sommets massifs; au nord-est, les Yungas sous une mer de nuages; le Huayna et L'Illimani, plus au sud. On profite du moment, tous les trois, on a les montagnes pour nous.
Le lendemain, rebelote, la Cabeza del Condor nous attend, malheureusement plutôt dans les nuages que dans la lune. Mais ça se dégage, et la partie glacier est un régal, vierge et sauvage, jusqu'à cette cheminée glacée qu'on ne pourra malheureusement pas terminer, la faute à pas de neige. Mais la Cabeza, on l'avait juste là, au-dessus de la tête...

vendredi 9 avril 2010

Edad media en las minas de Potosí

Cuando en 1545 llegan los españoles a lo que es ahora Potosí, se encuentran con un cerro mágico, repleto de plata: el Cerro Rico. "Potosí", del quechua "Poto", brotar: " Sí , está brotando plata del cerro!", explican los indígenas a los españoles. Durante dos siglos, se siguen extrayendo cuantiosas cantidades de plata, transportadas en llama y barco hasta España. A finales del siglo 18, Potosí cuenta con mas de 160 000 habitantes, más que París o Londres, y es una de las ciudades más ricas de suramérica: numerosos europeos emigran allí y viven en una obscena profusión de palacios y riqueza, mientras los indígenas trabajan jornadas continuas de 24 horas en la mina por una miseria. La hoja de coca, muy anclada en la cultura quechua andina, y declarada satánica algunos años antes dificultar el proselitismo católico, es rehabilitada por el Rey por su poder alimenticio y de alivio en el agotador trabajo de las minas, haciendo los mineros mas resistentes. Pero como para Ouro Preto en Brasil, la edad de "oro" se acaba, a principios del siglo 19: los yacimientos se quedan sin plata y la historia sigue, menos feliz: la ciudad empobrece rápidamente.
Hoy en día, Potosí es una ciudad pobre, a pesar de un hermoso centro colonial. 5000 mineros, organizados en cooperativas, siguen trabajando en el cerro, en busca de plata, estaño, plomo o zinc. Con escasos resultados. Me esperaba algo turístico y un poco falso, pero nada de eso: recorrer los tuneles de la mina es una experiencia atemorizadora y conmovedora: riesgo cotidiano, trabajo a mano, dinamita aleatoria. Los mineros tienen una mejilla deformada por la coca, se ponen hasta arriba de alcohol "bebible" a 96 grados, se enferman de silicosis y siguen adorando al Tío*, ese dios de la mina, inventado por los españoles para hacerles trabajar más. "The Devil's Miner", una película rodada en el 2006, cuenta la historia de un chico de 14 años, trabajando en la mina desde 4 años, con su hermanito, Todavía quedan algunos.

* "Tío" deriva de "Dios": ya que la "t" no existe en quechua, se transformó en "d"

mercredi 7 avril 2010

L'aventure organisée dans le salar d'Uyuni


Depuis San Pedro et quand on remonte vers le nord et la Bolivie, le Sud Lipes et le Salar d'Uyuni nous tendent les bras. Je retrouve donc 5 autres petits camarades mochileros dans une jeep un lundi matin et direction les plaines arides du sud bolivien, à plus de 4000m d'altitude. On passe la frontière peu après le départ, tout est organisé: p'tit déj, changement de véhicule et de chauffeur. On n'est pas vraiment les seuls d'ailleurs. J'ai un peu peur pour la suite après mon expérience Atacamène (ou Atacamoise, comme vous voulez). Mais en fait, les 4x4 se perdent dans l'immensité et on est plutôt tranquilles pour découvrir ces paysages magiques. Les lagunas - verde, blanca, colorada -, les formations rocheuses - las rocas de Dalí, el arbol de piedra -, les sommets tout autour, les étendues désertiques. C'est assez magique. Tout en écoutant un peu de Joaquin Sabina, l'ipod branché sur l'autoradio du jeep. En plus, oh chance, notre chauffeur est sympa, bon cuistot et conduit pas bourré, ce qui apparemment est rare dans le coin. Chance, 2ème: on sociabilise plutôt bien dans le groupe canado-quebéco-russo-norvégo-españolo-venezolano-français, et ça c'est pas toujours gagné, ya des boulets partout!
Le 3ème jour, et après une courte nuit dans un joli petit village, on entre, encore nuit noire, sur le salar: direction la Isla del Pescado. Petite erreur salutaire avec le changement d'heure, et nous arrivons en avance sur l'île. Bilan, pas de ticket d'entrée et l'endroit pour nous seuls; petite grimpette entre les cactus et impression d'absolu dans cette mer d'ouate salé, d'un blanc étincelant qui se colore de rouge, d'orangé au lever du soleil, féérique.
On passe un bon moment à imaginer des photos à deux bolivianos sur le salar, puis on file doucement jusqu'à Uyuni, qui vit encore tant bien que mal de l'exploitation saline. Et qui, tout autour, est jonchée de sacs plastiques qui dansent, balayés par le vent, prenant un malin plaisir a enlaidir un lieu jusque là si beau.

jeudi 1 avril 2010

Semana santa en San Pedro de Atacama

De Salta et sans avoir dormi, un bus m'emmène jusqu'à San Pedro de Atacama. A Purmamarca, où je me réveille juste, la bouche un peu pâteuse et le casque sur la tête, j'aperçois de la route le Cerro de los Siete Colores, resplendissant sous le ciel bleu. Ensuite, la route s'élève jusqu'au Paso de Jama, qui marque la frontière chilienne. Les paysages de la cordillère sont secs et magnifiques de couleurs ocres, jaunes, rouges; on oscille entre 4000 et 5000 d'altitude. Et puis brusquement, on tombe dans le désert, celui d'Atacama. San Pedro, en bordure du salar, est un joli pueblito planté un peu au milieu de nulle part, des maisons en adobe autour d'une place immaculée. A deux pas, le cône parfait du volcan Licancabur trône. Un beau site... pris d'assaut par les Santiaguinos pendant la semana santa. Et du coup, un plaisir un peu gâché pour découvrir les merveilles alentours:les mini bus se suivent un peu trop à mon goût sur la route du salar ou des magnifiques lagunas altiplanicas Miscanti y Miñiques. Et c'est carrément la foule dominicale, au petit matin, s'extasiant devant les volutes de fumée des geysers du Tatio, malgré le froid. Too much! J'enfourche un "beb"* et monte au dessus du Valle de la Luna, en fin de journée; je me paume un peu et rentre en pleine nuit noire, mais ce fut un petit bonheur de passer 3h seul sur ma selle. Et quelle vue! Flotter et bouquiner dans le lac salé, le lendemain, est une sensation plutôt drôle et redonne le sourire. Et le coucher du soleil sur le salar - un petit verre de pisco à la main -, le Licancabur embrasé dans le fond, l'instant carte postale du week-end.

*beb: terme toulousaing et finot désignant un vélo.

mercredi 31 mars 2010

Salta la linda

Je ne fais que passer à Salta, en route vers San Pedro de Atacama. On y est déjà venu en famille il y a 3 ans. Juste le temps de regoûter l'ambiance détendue de la ville la plus "coloniale" d'Argentine. Un temps superbe, de jolies places sur lesquelles, sous les palmiers, cohabitent les statues des héros de la libération et les jeunes collégiens qui viennent dragouiller après la classe. Au sud de la ville, les 1080 marches qui montent en haut du cerro offrent des vues imprenables; je les monte au pas de course, histoire de me mettre en jambes pour l'apéro qui suit avec Sean, un pote anglais rencontré à... Mérida, au Vénézuela, et que je retrouve ce soir. Quelques bières plus tard et dans la calle Almirante, on se perd dans la nuit salteña, laissant de côtés les fameuses "peñas" de musique et danse traditionnelles, qui nous paraissent un peu des pièges à gringos... que nous sommes, certes.
A Salta, je redécouvre aussi le goût des Incas pour les sacrifices humains, de préférence perchés en haut des plus hautes montagnes du coin, qu'ils vénèrent comme des dieux. Leurs offrandes, sous forme de sacrifices d'enfants, permettaient d'éviter les secheresses, tremblements de Terre et autres caprices de la Pachamama. Presque en haut du Llullaillaco, à plus de 6000m d'altitude, 3 momies de jeunes enfants - 6, 7 et 15 ans - sont retrouvées en 1999 (http://es.wikipedia.org/wiki/Momias_de_Llullaillaco) dans un état de conservation incroyable - températures très négatives et oxygène plus rare limitant l'oxydation des corps, par ailleurs maintenus à l'abri des rayons du soleil dans leur site funéraire -. Depuis 1950, plus de 20 momies ont été retrouvées sur les sommets des montagnes andines.

lundi 29 mars 2010

Où est Basty?


Alors voilà, j'ai eu quelques remarques, comme quoi on ne comprend pas toujours bien où je suis, mon itinéraire, etc. C'est pourtant simple! Petit rappel...
Après avoir atterri à Caracas et profité du Vénézuela, direction la Colombie - pour un bon moment! - puis l'Equateur, en janvier. Je passe la frontière péruvienne début février, en pleine saison des pluies dans l'Altiplano... pas le meilleur moment! D'autant que CUzco et le Macchu Pichu sont complètement inondés! Arrivé à Lima, je décide donc de filer à Santiago du Chili - pour revenir au Pérou plus tard, pendant la saison sèche. De là je trouve un vol barato pour Curitiba, au sud de Sao Paulo, et je me dis, après tout, pourquoi pas faire un saut au Brésil pour le Carnaval! Donc après "Valpo", direction Sao Paulo, Rio et son carnaval! Presque 15 jours à Rio et autour, puis je retrouve Manu, El Comisario, à Buenos Aires, pour deux semaines en Argentine. Igauzú, Córdoba, Mendoza, Bariloche. Salta. Et San Pedro de Atacama, dans le nord du Chili, où je suis depuis 3 jours.

La suite? En faisant vite: avril en Bolivie, mai au Pérou et juin dans le Nordeste brésilien avec la soeurette!

Retour? début juillet peut-être... Vous serez par là?

jeudi 25 mars 2010

Que c'est bon d'être un Patagon


Bariloche énerve un peu à vouloir se prendre pour un beau village des Alpes suisses: chocolat, horlogerie de luxe et autres clichés, tout y est. Mais elle est pardonnée: autour, la région est un régal de nature - presque - vierge. Se balader autour des lacs grandioses Nahuel Huapi - l'Ile du Tigre", en Mapuche* -, Espejo et surtout Traful, en vélo ou en voiture; tenter l'ascension du Cerro Tronador, impressionnant sous son chapeau de glace et devoir rebrousser chemin alors que la pluie drue pourrait bien remplir les quelques crevasses que nous enjambons et que la visibilité est partie se promener plus au nord dès le petit matin, après une nuit pourtant étoilée; grimper au refuge Frey et admirer le soir les cheminées du Cerro Catedral, léchées par les derniers rayons du soleil, puis continuer la traversée du parc Nahuel Huapi au refuge Jakob. Et siroter quelques bières des brasseries locales pour se remettre d'aplomb après l'effort!

* les croyances et légendes indigènes décrivent la présence d'une créature mystérieuse, un tigre ou jaguar des eaux, dans ce lac... le Loch Ness local!

dimanche 14 mars 2010

Mendoza, vino y montaña


Mendoza, c'est un peu le sud-est. Des bars en terrasse, des vignes jusqu'à plus soif, des oliviers, des lavandins, des allées bordées de platanes. Manque plus qu'un bon jaune pour se croire dans l'arrière pays provençal. Pourtant, ici, c'est le Malbec qui règne; le Syrah, très peu pour les mendocinos. Le Malbec, né à Cahors dans le sud ouest (http://es.wikipedia.org/wiki/Malbec), mais qui ne supporta pas le climat et la mauvaise presse, fait la fierté des argentins. Autour de la ville, des vignobles à perte de vue, jusqu'au pied de la cordillère. A Maipu, on fait la route des vins en vélo et la police escorte les cyclistes éméchés en fin de journée. A Lujan de Cuyo, on change de standing. Chez Catena Zapata, c'est bodega à l'image d'un temple Maya - mégalo dîtes-vous? - et service cintré. Mais le vin est excellent. Dégustation comparative marché argentin et export: sans faire offense au Malbec, on penche pour le Cabernet 2007 à l'export: fin équilibre de fruit et de barrique, puissance et longueur en bouche.
Mendoza, c'est aussi les bars branchés de la calle Aristides qui débordent de jolies mendocinas; le parque San Martín, où fleurissent les thermos de maté le week-end; la fête des vendanges et sa parade qui paraît bien modeste après les délires du carnaval de Rio. Et la cordillère des Andes, à deux pas. Le Tupungato (6650m), domine les vignes; l'Aconcagua, un peu plus loin - le point culminant des Amériques, 6959m; Le Mercedario, 6770m, plus au nord. A mi-chemin s'est glissé le Cordón del Plata, une pré-cordillère magnifique et des sommêts à portée de crampons: les cerros Vallecitos, Rincones y Plata. Même si l'altitude, le climat sec et la "Puna" - poche de basse pression - peuvent jouer de sales tours!

mercredi 3 mars 2010

Córdoba, Ernestito Guevara, Jesuitas y Guerra Sucia


Córdoba, deuxième ville du pays, est un mélange d'ancien et de nouveau, d'industriel, d'étudiant et d'artistique. La région jouit d'un climat ensoleillé et sec, ce qui conduisit la famille Guevara à s'installer à Alta Gracia, un village des environs, lorsqu'en 1932 les médecins diagnostiquèrent un asthme sévère au jeune Ernesto. Fuyant la dictature de Franco, le compositeur Manuel de Falla vécut ici aussi ces dernières années en exil. Et bien avant, dès le 17ème siècle, les jésuites avaient ici - et dans tout le nord est - aidé à la colonisation des communautés indigènes - principalement Güaraní - en construisant 30 missions qui rassemblèrent jusqu'à 100000 indigènes et jouissaient d'une grande autonomie politique et économique. Avant de disparaître en 1767, la couronne espagnole craignant leurs pouvoirs et richesses grandissants.
Il doit donc faire bon vivre ici. En tout cas bien meilleur que 30 ans en arrière lorsqu'en pleine période de terreur, les opposants politiques, artistes ou syndicalistes disparaissaient du jour au lendemain. Depuis 1955 et un coup d'état obligeant Perón à l'exil en Espagne, le pays est dirigé par une junte militaire. Les mouvements d'opposition au régime, plus ou moins violents (el "Ejercito Republicano del Pueblo", par exemple), naissent et s'organisent durant les années 60, poussant Isabel, 3ème femme et veuve de Perón - ce dernier revenu au pouvoir, après 18 ans d'exil, pour quelques mois en 1974, avant de mourir la même année - à créer la Triple A ("Alianza Argentina Anticomunista"), une milice destinée à placer sous l'éteignoir les groupes révolutionnaires. En 1976, le général Videla prend le pouvoir par coup d'état et accentue la traque, se jurant d'écraser les mouvements de guérilla, avec l'appui de la majorité de la population et d'une bonne partie de la presse. C'est le début du Procédé de Réorganisation Nationale (connu comme le "Proceso"), durant lequel les forces de sécurité arrêtent et torturent arbitrairement les supposés opposants au régime. Entre 1976 et 1983, période connue comme la "Guerra Sucia" (la Guerre Sale), 30000 personnes disparaissent. Elle prend fin après le désastre des Malvines et la mise à l'écart du Général nationaliste Galtieri au profit d'Alfonsín, élu président démocratiquement. Alfonsín tentera de poursuivre en justice les officiers de cette période trouble, mais se verra obliger - soulèvements militaires - à signer la "Ley de la Debida Obedencia" - stipulant que les officiers ne faisaient qu'exécuter des ordres, en bonne obéissance - et le "Punto Final" - point final, au-delà duquel aucun procès de criminel ne pouvait avoir lieu. Il faudra attendre 2003 et le mandat de Nestor Kirchner -qui succéda à Meném, notoire décennie politique, et au séisme financier de 2001 - pour voir renversées les lois d'amnisties en vigueur vis-a-vis des responsables militaires de cette période et permettre l'ouverture de quelques procès, en Argentine et en Espagne.

mardi 2 mars 2010

Iguazú, chutes et papillons suicidaires©


Les chutes sont vraiment loin de tout en Argentine. A la frontière avec le Brésil et le Paraguay. Un autre point triple, après le Roraïma vénézuélien. Et toujours le Brésil; pas étonnant vu sa superficie: plus de la moitié de Amérique du sud, 17 fois la France. Le climat tropical rapelle davantage Rio que Buenos Aires: une bonne chaleur humide. Puerto Iguazú, la ville la plus proche côté argentin, vit uniquement du tourisme: hostales, terminal de bus et agences. On comprend pourquoi le lendemain quand on voit la quantité de touristes qu'accueille le parc; c'est Gringolandia ici, un vrai disneyland, mais nature. Et les chutes, majestueuses et colossales, portent bien leur nom. Iguazú vient du Guaraní: í (eau) et kuasu (grand), littéralement « les grandes eaux ». On se régale des différents points de vue, on se fait arroser sur le paseo inferior. Du haut de la garganta del Diablo, le grand vertige! Le vacarme, la hauteur, les volumes d'eau (1700m3 / sec) qui viennent s'écraser 80m plus bas en brumisant allégrement. Et des scènes tragiques: ces colonies de papillons, dont les beaux morphos brésiliens d'un bleu sombre(http://fr.wikipedia.org/wiki/Morpho), trop confiants après leur survol du Rio Iguazú Superior, ou poussés à bout par les hordes interminables de touristes dégainant leur reflex, se laissent happer par le vide des chutes, et malgré un ultime sursaut trop tardif dans le nuage de gouttelettes, qui les aveugle et les assomme, disparaissent brusquement dans le furieux tourbillon des chutes. Nous en restâmes tout émus.

©Manu

lundi 1 mars 2010

¿Che boludo, que onda?


Esa ciudad de Buenos Aires no deja indiferente; amor o odio.
Odio a los porteños, esos parisinos de suramérica. Tan orgullosos de si-mismos y de su ciudad; tan prepotentes cuando hablan muy alto y con ese acento reconocible entre mil; tan subjetivos cuando nos venden Buenos Aires como el centro del mundo. Odio a esa megalópolis, cuyas desigualdades entre centro y suburbios son abisales, y que ya no tiene - o muy poco - nada suramericano.
Pero también amor, y tanto cariño. A esos mismos porteños, tan cálidos, exagerados y acogedores. A su pasión descabellada por el fútbol y el tango, sus dos orgullos. El fútbol, apasionante en su cuna de la Bombonera - el estadio amarillo y azul de Boca - listo para estallar a cualquier gol de Palermo. El tango, enloquecedor por su bella y lenta sensualidad, movimiento unido de dos cuerpos distintos. La Viruta, La Confitería Ideal, La Catedral... Che, que buenas milongas, hasta pude entrar con chanclas. Y amor a su centro, cuyos edificios antiguos, sus perspectivas largas y trabajadas recuerdan a veces París o Madrid; a su Casa Rosada y a sus Madres de la Plaza de Mayo, que desfilan cada jueves en la plaza en honor a sus hijos desaparecidos durante la Guerra Sucia - 1976-1983; a San Telmo y Palermo por su buena onda y parranda tardía.
En fin, a mi tampoco me dejo indiferente. ¿Si me gustó? ¡Che, me re-copó!

lundi 22 février 2010

A cidade do Rio


Même sans son carnaval, Rio est unique. Par son décor, magique, et son ambiance. Lovée entre un relief accidenté de montagnes verdoyantes et une succession de plages et de baies magnifiques. Au sud, les quartiers de Leblon et Ipanema se serrent l'un contre l'autre le long de la plage du même nom. De part et d'autre, le morro Dos Irmãos et le morro Arpoador encadrent la tableau. Le soir, les joggers prennent d'assaut le bord de mer - le culte du corps à Rio, c'est vrai! -, les beach-volleyeurs s'emparent des nombreux terrains de la plage, alors que quelques musiciens entonnent des airs de bossa nova au coucher du soleil:" Olha que coisa mais linda, Mais cheia de graça, É ela menina, Que vem e que passa ,Num doce balanço, a caminho do mar". De l'autre côté, à l'est, s'étend le quartier de Copacabana, le long de la courbe de carte postale de l'autre plage célèbre. Un quartier plus populaire, et trop densément peuplé (plus de 62000 personnes au km2!), dominé à l'est par le morro de Urca et son grand frère, le Pão de Açúcar, qui offre des vues imprenables sur la ville. Plus au nord, en se rapprochant du centre, se succèdent Botafogo, Flamengo - deux des 4 grands clubs de fútbol de Rio, avec Vasco de Gama et Fluminense -, Catete, Gloria, quartiers de classe moyenne carioca. Avec un gros faible pour Santa Tereza, perché sur sa colline, un quartier d'artistes aux étroites rues pavées et à l'architecture coloniale portugaise délabrée.
Le Christ Rédempteur, 38m de haut, trône en haut du Corcovado depuis 1937, à 710m d'altitude, et protège la ville dans une posture accueillante et apaisée, bras grand ouverts. Derrière lui la fôret tropicale reprend ses droits et la Florestea de Tijuca s'étend vers l'intérieur.
Difficile de comprendre pourquoi les portugais ne s'emparèrent pas du lieu au mois de janvier ("Janeiro") 1502, lorsqu'ils arrivèrent pour la première fois, et donnèrent son nom erroné à la ville, pensant que la Baia de Guanabara était un rivière ("Rio"). Ce sont finalement les français qui les premiers s'installeront vraiment à Rio en 1555, avant d'être attaqué en 1560 par Mem de Sá, 3ème gouverneur du Brésil et de finalement repasser aux mains des lusitaniens an 1567.

dimanche 14 février 2010

O Carnaval de Rio, part 2!


Le pendant officiel des blocos, c'est le défilé des écoles de samba. Tout simplement démesuré et magique. Les écoles - chacune représente une favela de la ville - défilent pendant deux nuits dans l'enceinte du Sambódromo, dans un délire de costumes, couleurs, danses et musiques. Tout est superlatif: 14 écoles - celles de la première division -, 3000 figurants au moins par école, des centaines de chars géniaux, des batucadas gigantesques, des millions de Réais dépensés, des mois de travail et de répétitions - "ensaios" - pour les participants. Et l'orgueil, la fierté des cariocas les plus pauvres, oubliant les vies difficiles dans les quartiers et au centre du monde pendant quelques heures. "Le carnaval, soupape de sécurité du Brésil", disent les mauvaises langues. Il y a peut-être un peu de vrai. Chaque école dispose donc d'un peu plus d'une heure pour exposer un thème ("enredo") choisi librement, développé à travers une succession de danseurs déguisés, chars allégoriques ("carros alegóricos") organisés en sections ("alas") déclinant le thème. Une samba est composée, expression accrocheuse, rythmique et poétique de l'enredo, dont le tempo est maintenu par la batucada et entraîne les milliers de spectateurs qui ne peuvent plus rester assis.
Dimanche soir, je suis au Sambódromo; Unidos da tijuca et son thème "C'est secret" - mystères et secrets mythologiques et de l'humanité en général - crèvent l'écran. Leur char des jardins de Babylone, leur cheval de Troyes, leur Spiderman et leur hommage à Michael Jakcson, époustouflant! Beija Flore, une des favorites, se défend aussi. Le mercredi suivant, le jury délibère: Unidos da Tijuca remporte la couronne de Rio, pour la première fois depuis 1936!

O Carnaval de Rio, part 1!


Cinq jours avant le mercredi des cendres, le maire de Rio donne les clefs de la ville au roi Momo, le "roi du désordre", et c'est le début de la fête. Pendant cinq jours, officiellement, mais en réalité, ça s'étend joyeusement avant et après. Et le carnaval, c'est principalement dans la rue: une grande fête populaire, déguisements, bonne humeur, musique et danse. Tout - ou presque - s'organise autour des blocos. Un bloco, koi kes? Un camion aménagé sur lequel est montée une sono et un ou plusieurs "puxadores" - chanteurs - entonnant les airs de samba, suivi d'une batucada - groupe de percussions brésiliennes; un lieu et une heure de rencontre dans un quartier, où se rassemblent des milliers de personnes, cariocas, touristes, déguisés ou non: c'est la concentracao; un parcours de deux ou trois heures, parfois plus, dans la ville. C'est parti: ça chante, ça danse la samba, ça transpire la bière - en février à Rio il fait chaud! Le bloco avance et la cortège suit. Chaque bloco a un thème de samba qui lui est propre - o "enredo" - et fait sa réputation. Il faut arriver à prendre le rythme: les blocos s'enchaînent toute la journée, dès 8h du matin jusqu'à la nuit tombée: "Simpatia e Quase Amor", le long de la plage d'Ipanema; a "Orquestra Voadora" et ses reprises jazz et funk sur l'Aterro de Flamengo; As "Carmelitas", qui descend les rues pavées du quartier historique de Santa Teresa. C'est bon enfant, convivial, métissé, coloré et les cariocas n'y sont pas pour rien. Rio me rappelle la Colombie!
Le soir et la nuit - après la sieste donc - l'´picentre de la fête déplace vers Lapa, sous les arches du viaduc: musique et concerts dans la rue, les bars; on arrive même à trouver de la salsa au milieu de l'hégémonique samba!
Et le lendemain? On r'met ça, on a signé pour cinq jours!

samedi 6 février 2010

Val Paraíso


Arriver au Chili, après l'Equateur et le nord du Pérou, c'est presque rentrer en Europe du sud. Santiago est une grande capitale, moderne et besogneuse. Et même si les Andes et ses sommets à plus de 6000m sont à deux pas d'ici - moins de 200km - l'impression est très méditerranéenne: la lumière, le bleu pur du ciel, les fruits aussi - mes premières pêches sud américaines, des melons délicieux, les pommes, les raisins. Et la population, gentiment mestiza; 90% des chiliens sont métisses, mais l’impression d'ensemble est plutôt uniforme, les types, les couleurs sont beaucoup moins variés que plus au nord. La visite de Santiago est rapide: Plaza de armas, Palacio de la Monedad - partiellement détruit en 1973 pendant le coup d'état militaire -, le barrio Brasil. La ville manque de charmes: trop plate, trop grande, tirée au cordeau. Apparemment, elle a tout laissé à Valparaíso, 150km plus au nord, ville portuaire fondée en 1542, et à l'activité maritime sur le déclin depuis le développement du gigantesque port de marchandise de Santiago, San Antonio. Et même si presque rien de demeure de la ville coloniale - la faute à un passé tragique: pirates, tremblements de terre, tempêtes -, le site, lui, n'a pas bougé: une immense baie dominée par ces innombrables collines qui lorgnent et veillent sur la ville basse. Les cerros - collines -, urbanisés au fur et à mesure, sans plans et selon l'humeur, sont un dédale de ruelles et de couleurs. El Cerro Concepción devient même très bobo, avec ses bars culturels et ses restos gourmets. La "noche" de Valparaíso, elle aussi semble s'être stoppée quelques décénies en arrière: musique traditionnelle au Cinzano, puis direction la Casa de la cueca - danse de foulard traditionnelle chilienne, cousine de la marinera péruvienne - pour un concert inédit et quelques pas hésitants. Depuis La Sebastiana, sa maison de la calle Alemania, Pablo Neruda, avait une vue imprenable sur toute la baie. Un lieu calme et apaisant, propice à l'évasion poétique et à l'ecriture de nombreaux vers, qui lui vaudront la prix Nobel de litterature en 1970. Avant de mourir, quelques jours seulement après le coup d'état de Pinochet, le 11 septembre 1973 et d'être enterré dans sa maison d'Isla Negra, celle qui aura vu naître cette amitié complice avec le fameux "Cartero", en quête d’inspiration.

mardi 2 février 2010

¿Lima la horrible*?


No sé, no es para tanto. Es inmensa, contaminada y su tráfico es un quilombo. Pero tiene un centro colonial - sin ser el de Quito - lindo, con plazas imponentes; con unas criptas hechas museo, las del convento de San Francisco, escalofriantes: los restos funerarios, o sea los huesos, de 25000 difuntos, agrupados en fosas comunes y ordenados: cráneos de un lado, tibias y peronés juntos, etc... a mi me pareció profanación pero la guía me explicó que no; y hasta un Chinatown!
Fuera del centro, los barrios nuevos de Miraflores y San Isidro se extienden hasta los acantilados que caen en el océano. Boutiques "chic", restaurantes internacionales, cines. El paseo marítimo de Miraflores podría ser California: corredores en forma, patines, parapentes despegando y surfistas agarrando olas más abajo. En San Isidro, excelente jazz en vivo, un lunes por la noche! ¿Lima, horrible? No, y aburrida tampoco.

* O "Lima la fea", su epíteto habitual.

lundi 1 février 2010

El Egipto de las Américas


Al norte de Perú, es el apodo que se le suele dar, testimonio de la riqueza arqueológica pré-inca que esconde: Chiclayo, Trujillo, Chachapoyas, Chavín de Huantar, a menudo dejados de lado por los viajeros, apresurados por llegar al sur. Una lastima. Los vestigios de las culturas Chimu y Moche en Trujillo dejan boquiabiertos. Los Moches, entre 100 y 900DC construyeron allí sus monumentales templos funerarios Huaca del Sol y de la Luna. Pirámides en las que cada estado de desarrollo anterior de la dinastía estaba enterrado con ladrillos de adobe, erigiéndose encima de él una planta aún más amplia y majestuosa, dándoles ahora dolores de cabeza a los arqueólogos, que no saben como excavar sin destruir. Poco después de que llegaron a su fin, a su decadencia – sequía de 30 años, inundaciones devastadoras, EL Niño seguramente tuvo su parte de culpa -, nació la civilización Chimu, que dejo en Trujillo la ciudad pré-hispánica más grande de Perú: Chán-Chán, maravillosa obra de barro de 20km2. Antes de ser conquistados por los Incas y Túpac Yupanqui, en 1450.

mercredi 27 janvier 2010

Cuenca et les tsantsas


Cuenca est le deuxième joyau colonial équatorien après Quito. Fondée sur le site inca de Tomebamba, c'est une ville détendue, étudiante et aisée, dont le museo de Pumapungo présente des tsantsas. Les tsantsas sont des têtes réduites, de la taille d'un gros poing de bûcheron. Dans la jungle de l'Oriente, la partie amazonienne d'Equateur, elles constituaient un trophée de guerre pour les Jivaros. Mais pas seulement: elles prétendaient surtout enfermer l'esprit du mort, afin qu'il ne vienne pas se venger de l'assassin. Le rituel, complexe, durait plusieurs jours, alternant avec des cérémonies: le malheureux vaincu voyait sa tête tranchée, ses cils cousus afin de ne pas voir où il se trouvait; sa peau peinte en noir pour que son âme reste prisonière à jamais de l'obscurité; la bouche maintenue close par des épingles de palmier, les os du crâne et les dents retirés, remplacés par un boule en bois afin de maintenir la forme. La peau et la chair, bouillies dans un concoction d'herbes, puis séchées et frottés avec du charbon, avant de la mouler pour lui redonner une forme "humaine". Le résultat donne des sueurs froides. Poussés par le profit, un véritable traffic débuta dès la fin du 19ème siécle, utilisant cadavres humains, singes ou paresseux. Rrrrrr!

PS: photos interdites dans le musée, j'ai donc pioché sur internet!

samedi 16 janvier 2010

Les andes ecuatoriennes


Le massif andin, véritable colonne vertébrale du pays, s´étend du nord au sud de l´Equateur, et les sommets abondent: Antisana, Cayambé, Ilinizas Sur y Norte, Cotopaxi, Chimborazo - le sommet le plus éloigné du centre de la terre!. Et au sud de Quito, entre le Cotopaxi et le Chimborazo, il est superbe.

Quitter la Panamericana et s´avancer à l´ouest dans les villages andins autour du Quilotota, entre Zumbahua et Chugchilán, est un vrai voyage: on traverse villages, fermes isolées et canyons, on troque l´espagnol pour le Quichua. Les tenues se colorent vivement, les statures se rétrecissent, comme exténuées par le travail des champs, les joues rougissent, brûlées par le soleil depuis leur enfance: le temps semble marquer son empreinte plus vite ici qu´ailleurs, malgré les bienfaits des bains souffrés dans la laguna.

Non loin de là se dresse le cône du Cotopaxi, 5897m. Mais il ne montrera jamais le bout de son glacier. Comme un signe que la saison des pluies n´est pas très propice à son ascension. Peu importe, allons-y! Malgré un vent terrible, les étoiles brillent dans le ciel quand à 1h du matin nous quittons le refuge, Quito endormie et étendue sous nos pieds. La grimpette est rude et raide, les nuages nous enveloppent petit à petit dans leur froid manteau. Le manteau devient glacial et le vent nous jette à terre. Au sommêt, on IMAGINE: le cratère à quelques mètres, la vue sur la cordillère, magnifique. Mais on ne voit rien. On ne m´y reprendra pas: j´attendrai le printemps pour la Cordillera blanca au Pérou! Dans la descente, ça se lève un peu, quel spectacle!

samedi 9 janvier 2010

Galápagos, miles de años atrás


Los Galápagos quedan a unos 1000km de la costa ecuatoriana y a poco más de una hora de vuelo de Quito. Muy cerca y muy lejos a la vez, tan la sensación de cambiar de mundo, de remontar el tiempo miles de años se impone de por sí al pisar el archipiélago. EL espectáculo de la naturaleza puede empezar en esos pedazos emergidos de tierra volcánica.

Enamorarse del tambalear de los lobos marinos y de sus ojos negros, ondos y aguados; clavar la mirada de una iguana terrestre o marina y quedarse inmóvil hasta que él, descontento, cabecee arriba abajo de manera rápida y entrecortada; nadar con las tortugas, acompañarlas con lentitud y gracia o acudir su torpe y gracioso ballet amoroso en Isla Floreana; intentar seguir un tiburón tintorera hasta esconderse con él debajo de las rocas, más al fondo, donde también descansan tumbadas en la arena todo tipo de rayas - manta, marble, ...; descubrir la magia de Seymour Norte, sus fragatas magnificas de cuello rojo inflado, listas para el amor, sus piqueros patas azules bailando y cantando a modo de seducción, sus Finches de Darwin, tan importantes para llevar a cabo su teoría de la evolución; pasar vértigo en los acantilados de Isla Española viendo como los albatros juveniles intentan despegar por primera vez a los 6 meses de edad, sin estrellarse sobre las manadas dormidas y rojizas de iguanas marinas que toman el sol en las rocas; conseguir, por fín, ver en Sombrero Chino los pingüinos de Galapapagos, los unicos del hemisferio norte; arrepentirse de la estupidez y chulería humana viendo a Lonesome Georges, tortuga gigante de más de 80 años, último de su linaje y de su raza (será gay por no interesarse en las hembras que tiene con él en su cercado??); descubrir las vistas inolvidables desde la Isla Bartolomé y caminar descalzo en la lava haha; decir adiós a las islas diciendo hola a los tiburones martillos, por 30m de profundidad, en las Rocas Gordon.

Complicado, el regreso al alboroto y agobio quiteño!